Marché de l'électroménager : retour sur 2023 et pespectives 2024

02/08/2024

En 2023, le marché du gros électroménager a dégagé un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros, en recul de 4% selon les chiffres de GfK et du Gifam. Les ventes, elles, ont régressé de 7% en volume. Dans un contexte difficile pour les biens d’équipements de la maison, ce marché a bien résisté et la filière reste créatrice de valeur, notamment grâce à l’innovation. Les perspectives s’avèrent plus clémentes pour 2024, GfK prévoyant un atterrissage à -1% en valeur.

Selon les données de GfK et du Gifam, en 2023, 49 millions de petits appareils électroménagers ont été vendus (-6% en volume), générant un chiffre d’affaires de 3,7 milliards euros, parfaitement stabilisé, à un haut niveau de surcroît. Le prix moyen est d’ailleurs en augmentation constante. L’attrait des consommateurs pour des catégories nouvelles et fortement créatrices de valeur laisse présager des opportunités pour les années à venir. Selon GfK, le marché du PEM pourrait renouer avec la croissance dès 2024 (+2% en valeur selon les prévisions des experts).

En 2023, le marché des équipements de la maison (EQM) a dégagé un chiffre d’affaires de 28,5 milliards d’euros, en recul de 4% en valeur selon les analyses de GfK. Une décroissance plus importante qu’attendu, notamment liée au contexte économique et géopolitique défavorable, qui pousse de nombreux consommateurs à reporter leurs achats ou à faire des arbitrages. Cette année, 55% des consommateurs envisagent un achat d’EQM, un chiffre plus élevé que l’an dernier. Dans ce contexte, GfK prévoit un marché 2024 à -1% en valeur et -3% en volume.

 

Source : Alexandra Bellamy pour Neomag .

Gros Electroménager : recul de 4% du CA en 2023 mais la filière continue à créer de la valeur

En 2023, le marché global des biens d’équipements de la maison a été impacté par l’inflation et la situation géopolitique, voyant son chiffre d’affaires diminuer de 4% et l’électroménager n’y a pas échappé. Le marché du GEM, qui enregistre la même baisse, est donc dans la moyenne. Un résultat à considérer à l’aune de l’historique des dernières années. « On avait coutume de dire que la filière électroménager – surtout le gros électroménager – était un marché stable et résilient (…). Mais le Covid a fait totalement exploser nos marchés » déclare Véronique Denise, Présidente du Gifam. Entre 2020 et 2021, les ventes ont grimpé en flèche avant de se rééquilibrer en 2022. « Le poids de l’historique pèse sur les résultats » qui doivent d’ailleurs être relativisés selon Pierre Geismar, Market Intelligence Lead Technology & Appliances GfK. Il remarque que depuis le Covid, le marché a atteint une nouvelle taille. Par rapport à 2019, il affiche même une croissance de presque 10% en valeur.

 

L’impact de la crise immobilière et de l’inflation

L’historique exceptionnel lié à la crise sanitaire n’est pas le seul facteur expliquant le recul du marché. L’année 2023 a été plus difficile pour GEM que pour le PEM, ce qui est étroitement lié au contexte immobilier. « C’est probablement ce qui a le plus impacté le GEM cette année » d’après Véronique Denise. En effet, comme l’explique Laurent Cours, Directeur Statistiques et Etudes du Gifam, les autres indicateurs étaient plutôt bons : un moral des ménages en nette amélioration, un pouvoir d’achat pas davantage dégradé et un taux d’épargne en légère augmentation par rapport à 2022.

Laurent Cours qualifie le contexte immobilier de « très nettement défavorable »: chute des autorisations de construction, des transactions dans l’ancien, hausse du taux d’emprunt…

Le contexte économique n’y est pas étranger non plus. Selon l’étude « Trajectoires, le baromètre du Gifam », 4 Français sur 10 déclarent avoir limité leurs achats d’électroménager en 2023 « dans une logique plutôt de report et de remplacement uniquement sous contrainte suite à des pannes ou des dysfonctionnements et non plus vraiment de remplacements par envie qui génèrent un certain nombre d’acquisitions et ont été pour la plupart décalées » analyse Laurent Cours.
D’ailleurs, l’attention portée aux prix n’a cessé d’augmenter depuis 2020 et a fortement accéléré en 2023. Une physionomie du marché commune aux autres pays d’Europe puisqu’à l’exception de l’Italie (où le renouvellement est accompagné par des mesures gouvernementales, précise l’expert de GfK Pierre Geismar), ils ont tous vu leur marché du GEM décroître comparé à 2023.

Encore du potentiel pour l’encastrable

Dans le courant de l’année, au total, 63,7 millions de produits électroménagers ont été vendus, pour un chiffre d’affaires global de 9,5 milliards d’euros.14,6 millions de GEM ont été écoulés, pour un total de 5,8 milliards d’euros. Alors que le marché du GEM intégrable se montrait particulièrement dynamique ces dernières années, en 2023, il a accusé un recul de 3,9% (en valeur), contre -3,3% pour la pose libre. L’intégrable souffre davantage que la pose libre des difficultés du marché de l’immobilier (en termes de volume), mais « la dynamique de valorisation compense » explique Pierre Geismar, d’où ces résultats très proches.
Effectivement, la réduction de chiffre d’affaires de l’encastrable est directement liée au marché du logement. Dans trois quarts des cas, lorsque les consommateurs font des travaux dans leur cuisine, ils achètent du GEM – plus de 2 appareils en moyenne (source : étude Gifam/Harris Interactive). « Donc tout ce qui ralentit les travaux de rénovation de cuisine a mécaniquement un impact sur les achats de GEM et c’est ce qui se passe en grande partie en 2023 » explique Laurent Cours.
Toutefois, l’encastrable a encore du potentiel. Le nombre de cuisines équipées dans l’Hexagone continue de progresser et le peut encore.


Le poids de l’intégrable en France est encore bien plus faible que chez certains de nos voisins européens, ce qui est de bon augure.

Les trois univers du GEM en repli

Toutes les catégories régressent mais le froid est l’univers qui subit le recul le plus important, à hauteur de -4,9% en valeur. Il est suivi de près par la cuisson (-4,6%), qui voit également le chiffre d’affaires des principaux équipements diminuer. Quant au lavage, il accuse une baisse de CA de 1,5%. Au sein de cet univers, les lave-linge se distinguent par leur stabilité (+0,4% en valeur), sachant qu’ils représentent tout de même 20% du CA du GEM.
La filière a néanmoins de quoi se réjouir de quelques jolis succès. À commencer par celui des tables de cuisson ventilées, un marché encore naissant mais dont le chiffre d’affaires a été multiplié par quatre en 4 ans ; il a encore progressé de 20% malgré le contexte. D’autant qu’au vu du nombre de foyers équipés d’une solution d’aspiration (64%), ce type d’équipement a encore un bel avenir devant lui.

Les trois univers du GEM voient leur chiffre d’affaires reculer.

Un marché qui continue à créer de la valeur

Dans ce contexte compliqué, la filière demeure créatrice de valeur. Les données de GfK mettent d’ailleurs en lumière une hausse du prix moyen, générale sur les cinq principaux pays d’Europe. En France, il est passé de 387 euros en 2022 à 400 euros en 2023. Les experts de GfK attribuent cette hausse en partie à l’inflation mais également au mix produits ainsi qu’à l’innovation. Le phénomène de premiumisation se poursuit, les consommateurs montrant une certaine appétence pour des fonctions comme le dosage automatique ou la vapeur sur les lave-linge, les fours vapeur (hausse du CA de 30%) ou encore l’électroménager connecté (+80 millions d’euros générés). Les Français montrent également beaucoup d’intérêt pour les innovations permettant de réaliser des économies d’eau et d’énergie, un sujet dont la filière s’est emparée depuis plusieurs années déjà.

Les experts de GfK prévoient une année 2024 plus favorable pour le marché du GEM.

Des perspectives encourageantes pour 2024

En 2024, GfK prévoit un atterrissage à -1% en valeur. Selon les experts, la dynamique du lavage pourrait notamment compenser les difficultés du marché de l’encastrable. En outre, certains signaux laissent penser que le « pic » défavorable est passé. En effet, 57% des Français déclarent qu’ils vont réduire leurs dépenses en 2024, un chiffre qui demeure certes important mais se stabilise (source : étude Trajectoires, le baromètre du Gifam). De plus, l’électroménager ne fait pas partie des postes « critiques », contrairement à l’habillement, par exemple. Au contraire, au sein de l’électroménager, certaines catégories sont identifiées comme clairement porteuses, à l’instar du lave-vaisselle, dont le taux d’équipement maximum n’est pas encore atteint et dont 64% des foyers non équipés souhaiteraient se doter. Idem pour le sèche-linge (1 foyer sur 2 non équipé déclare s’y intéresser) ou encore les caves à vin (1 foyer sur 3).
Autre signe positif : les consommateurs sont plus nombreux à déclarer leur intention de déménager ou installer/rénover une cuisine (12%). Mieux : le besoin des Français d’améliorer leur logement et leurs équipements (66%) n’a jamais été aussi haut, même pendant le Covid. Les consommateurs étant très nombreux à estimer que l’électroménager contribue à leur confort (95%), le Gifam y voit des opportunités.


Petit Electroménager : un CA 2023 stable qui devrait croître à nouveau en 2024

En 2023, parmi tous les biens d’équipement de la maison, le marché du PEM s’est distingué. C’est en effet le seul à avoir maintenu son chiffre d’affaires parfaitement stable, malgré un contexte difficile. Contrairement au GEM, la filière n’a pas été impactée par la crise de l’immobilier. Certaines catégories ont effectivement accusé un recul du fait d’une explosion des achats pendant la période du Covid, à l’instar de la préparation culinaire. Mais en parallèle, le marché du PEM voit se créer ou se développer de nouvelles catégories, fortement créatrices de valeur, qui répondent à des attentes des consommateurs.

Le marché du PEM parvient en outre à se stabiliser à un haut niveau puisque depuis 2019, il affiche même une croissance à deux chiffres.

Des équipements qui font office de locomotive du marché

Dans un contexte où tous les équipements de la maison ont subi les arbitrages des consommateurs, en raison de l’inflation et de la situation géopolitique, en maintenant son chiffre d’affaires stable, le PEM « surperforme » selon les termes de Pierre Geismar, Market Intelligence Lead Technology & Appliances GfK. D’autant qu’il avait déjà atteint un niveau élevé ces dernières années.
Tous les univers ne sont pas à l’équilibre. La préparation culinaire, le soin du linge et le confort domestique accusent un recul plus ou moins important, de même que la beauté bien-être. L’entretien des sols enregistre pour sa part une croissance de 3,5% en valeur (avec notamment un retour à la croissance des aspirateurs balais), la cuisson des aliments +13,6% tandis que le petit déjeuner demeure stable (+0,1%).

Même au sein des catégories en décroissance, on trouve des équipements en croissance, comme les purificateurs d’air multifonction par exemple.

Ces chiffres sont boostés par la dynamique de certains équipements comme les friteuses, fortement drivées par les airfryers qui « cartonnent » (+80%). Sachant que certains autres marchés européens profitent d’une croissance encore plus importante. Dans l’univers du petit déjeuner, les machines à café full auto redeviennent fortement contributrices. On note aussi le succès des aspirateurs balais laveurs, qui ont généré 23 millions d’euros supplémentaires en 2023, ou encore celui des aspirateurs robots qui ne devrait pas se tarir puisqu’à l’heure où seulement 17% des foyers sont équipés, 54% des consommateurs non équipés déclarent les trouver utiles (source : Trajectoires, le baromètre du Gifam). « L’aspirateur robot est en croissance depuis 2020 et a encore généré quasiment 180 millions de chiffre d’affaires avec un parc qui se construit année après année » souligne Emilie Pin, Responsable Statistiques et Études du Gifam. Elle remarque par ailleurs que le succès des aspirateurs robots laveurs témoigne de l’intérêt des consommateurs pour les appareils multifonction.

Les souhaits d’équipement des consommateurs montrent
que certains appareils sont encore promis à un bel avenir.

Des tendances qui expliquent la physionomie du marché

Certaines tendances et aspirations des consommateurs expliquent les résultats enregistrés par le marché du PEM. Quand 8 français sur 10 estiment que cuisinier maison est important, l’énorme succès des airfryers s’explique aisément. D’autant que la cuisson à l’air pulsé rejoint leur envie de manger sainement. Alors que le chiffre d’affaires de cette catégorie est déjà en croissance depuis 2020, il a été multiplié par trois en 2023. Leur succès se justifie également par la facilité d’utilisation et la possibilité d’intégration dans tous les foyers, déjà équipés d’un four ou non. « D’autres appareils et d’autres croissances témoignent de cette envie de cuisiner maison. Le premier est le multicuiseur qui permet de cuisiner à la vapeur. Le second est le blender, appareil emblématique de la cuisine saine » explique Emilie Pin.

L’hygiène du logement occupe également une place prépondérante dans les préoccupations des Français. Ce qui explique en partie qu’ils se laissent séduire par

les balais laveurs (+31% en valeur en 2023), les aspirateurs robots (+3,3%) ou encore les aspirettes (+27%). Au sein de la catégorie pourtant en recul du traitement de l’air, on remarque également la performance des purificateurs multifonction (+1,5%).

Enfin, les consommateurs sont de plus en plus à la recherche de résultats professionnels à la maison. En témoignent le succès des expresso broyeurs (7 ans de croissance consécutifs et 7 millions d’euros supplémentaires générés en un an). On constate également cette tendance dans l’univers de l’hygiène beauté pourtant en repli, au sein duquel certains appareils sont en croissance – justement ceux qui peuvent se substituer à une prestation professionnelle : les sèche-cheveux, tondeuses à barbe ou encore épilateurs à lumière pulsée (+7,2%).

Le succès de certains appareils s’explique par la volonté des consommateurs d’obtenir un résultat professionnel à la maison – une tendance qui n’est pas nouvelle.

Le Gifam et GfK remarquent en outre que ces équipements qui savent gagner le cœur des Français ne sont pas encore très répandus : seulement 22% des foyers équipés d’une tondeuse à barbe, 4% des foyers possédant un épilateur à lumière pulsée, 17% un aspirateur robot ou encore 8% un purificateur d’air. Si le parc s’élève à 670 millions de PEM, avec une moyenne de 22,7 appareils par foyer, ce chiffre pourrait tout à fait augmenter dans les années à venir.

Une premiumisation massive

Le prix d’achat moyen, qui s’élève à 76 euros (vs 65 euros en 2022), est en augmentation constante. En 2023, il a augmenté de 8,5% malgré le contexte. « Globalement cette valorisation vient très majoritairement d’un effet de mix et d’un apport tout à fait vertueux de nouveautés produits. Le PEM continue de se premiumiser massivement » analyse Pierre Geismar.


« Sur du long terme, le marché français du PEM performe un peu moins par rapport au marché espagnol ou anglais qui restent en croissance année après année ou au marché allemand qui retrouve la croissance cette année » explique Pierre Geismar. Ce qui témoigne selon l’expert d’opportunités de croissance en France.

Les promotions boostent les ventes

Les promotions sont un levier important dans les achats de PEM et en 2023, elles ont parfaitement joué leur rôle. « 20% des appareils ont été achetés en promotion » note Emilie Pin. C’est notamment sur les produits à très forte valeur ajoutée qu’elles ont fonctionné. Une personne sur deux déclare avoir dépensé moins que prévu.


L’effet incitatif est indéniable puisque 4 personnes sur 10
n’auraient pas acheté leur appareil sans promotion.

Retour à la croissance en 2024

En 2024, les experts de GfK prévoient un marché du PEM à +2% en valeur, globalement boosté par les produits phares pas encore arrivés à maturité dans les univers de la cuisson et du soin de la maison, sans oublier une contribution plus importante que cette année sur le café. Les études du Gifam montrent en outre un intérêt prometteur des consommateurs pour des appareils dont le taux d’équipement est encore faible : c’est par exemple le cas du robot cuiseur multifonction, de l’aspirateur robot, de l’expresso broyeur ou encore de l’airfryer. De plus, comme indiqué concernant le GEM, la proportion de Français comptant réduire leurs dépenses en 2024 se stabilise, sachant que l’électroménager ne fait pas partie des postes à réduire de manière prioritaire – le PEM encore moins que le GEM. Les vêtements, loisirs et sorties arrivent en tête.


Equipement de la maison : le recul du marché en 2023 (-4%) devrait être plus limité en 2024 selon GfK

Après une année 2022 où les ventes de biens techniques avaient reculé de 5% en valeur, les experts de GfK prévoyaient une décroissance de l’ordre de 1%. Mais le chiffre d’affaires a reculé plus que prévu, le marché ayant notamment souffert du contexte économique. 9 français sur 10 ont en effet réduit leurs dépenses, dans tous les domaines de la consommation. C’est le budget alloué aux loisirs et restaurants que les consommateurs ont principalement revu à la baisse, mais pas seulement puisque 3 Français sur 10 ont réduit leurs dépenses alimentaires et 4 sur 10 leurs dépenses pour les EQM. Au total, 62% ont renoncé à un achat de bien durable du fait de l’inflation. Le durcissement du contexte immobilier n’a fait que renforcer cette tendance (près d’un projet de rénovation ou d’achat ayant été annulé).
Les experts ont observé les mêmes tendances dans les autres pays de la zone Europe 5, qui enregistrent des baisses du même ordre (CA en baisse de 5% en Italie ainsi qu’en Allemagne et de 4% au Royaume-Uni). Seul le marché espagnol est parvenu à rester stable.


GfK note que les catégories les plus touchées ont été celles qui impliquent une dépense conséquente. Smartphones, ordinateurs et téléviseurs arrivent en tête des achats reportés ou annulés.

Des situations variables selon les familles d’équipements

Au sein des équipements de la maison, certaines familles ont subit plus que d’autres les effets de ces arbitrages. Le PEM, par exemple, demeure stable (0% en valeur) tandis que le chiffre d’affaires du GEM a accusé un recul de 4%.
L’informatique/bureautique a enregistré une décroissance de 9% en valeur, ce qui peut notamment s’expliquer, en plus du contexte, par des rééquipements anticipés lors du Covid. Au sein de cette famille, certains appareils sont parvenus néanmoins à maintenir leur CA (comme les moniteurs, les SSD ou les périphériques PC).
Les télécoms ont accusé un recul de chiffre d’affaires de 2%. Les experts de GfK ont constaté un important ralentissement la première partie de l’année qu’il était difficile de rattraper. « Le phénomène de premiumisation sur les smartphones se poursuit mais ne compense plus la baisse de la demande en volume » explique Pierre Geismar, Market Insights Lead Tech & Appliances chez GfK. En outre, il évoque également un retournement du marché des montres connectées (sans doute lié à des arbitrages des consommateurs).
Enfin, le marché de l’EGP et de la photo a affiché un repli de 4%, qui avait été anticipé.
En 2023, il n’a pas bénéficié du soutien « d’événements foot » majeurs, qui boostent généralement les ventes de téléviseurs. Les analystes relèvent néanmoins quelques phénomènes de montée en gamme sur certains univers, comme les barres de son, les casques Bluetooth ou les vidéoprojecteurs.
Malgré ce contexte, GfK met tout de même en évidence quelques gros succès dans diverses familles, notamment celui des friteuses sans huile (chiffre d’affaires en progression de 78%), ou encore des caméras de sport (+14%) et des amplis (+14%). Par ailleurs, certains équipements sont fortement contributeurs de CA additionnel, indépendamment de leur faible croissance. Les friteuses, aspirateurs et accessoires pour smartphones constituent le trio de tête.


Certaines familles d’équipements ont mieux résisté que d’autres, à l’instar du petit électroménager.

Des EQM qui créent tout de même de la valeur sur le long terme

Pour comprendre la mécanique du marché des EQM, qui a été fortement chamboulé par le Covid puis par l’inflation, GfK a étudié le comportement de ce marché sur une période de 10 ans. Les chiffres montrent que les biens techniques continuent à créer de la valeur. Ce secteur est notamment porté par les télécoms, avec une forte dynamique sur les smartphones, et les marchés du blanc. Le marché des télécoms se valorise sur le très long terme, notamment stimulé par les accessoires, mais également par des produits comme les montres connectées et trackers d’activité, qui ont créé de la demande sur 10 ans (malgré une chute des ventes en 2023).
Sur l’informatique et l’électronique grand public, la tendance baissière des dernières années doit également être relativisée. Le recul de l’informatique/bureautique doit être considéré à l’aune d’un « énorme pic d’équipement » constaté lorsque le télétravail s’est généralisé. Quant à l’EGP/photo, c’est le seul marché à avoir perdu de la valeur en 10 ans, certaines catégories ayant créé de nouveaux usages qui ont pénalisé d’autres types d’équipements. Les experts de GfK citent comme exemples la baisse des ventes de lecteurs DVD ou MP3.


La plupart des familles d’EQM affichent une dynamique positive sur 10 ans.

Les GSS demeurent le principal circuit de distribution, néanmoins challengés

Pour les EQM, les GSS restent le circuit d’achat principal. Ils captent 56% du CA et continuent à gagner des parts de marché (3 points en 5 ans). « Plus d’un euro sur deux est dépensé en biens techniques au sein des GSS » indique Rémi Alababa, Senior Market Intelligence Retail Consultant chez GfK.
Quant aux GSA, au niveau des biens techniques, ces dernières années, elles tendent à perdre des parts de marché. Les traditionnels brun-blanc, eux, stabilisent leurs positions malgré le contexte.
Rémi Alababa remarque toutefois que « certains circuits viennent challenger les GSS sur leur univers phare, comme les cuisinistes » (qui réalisent 18% de la valeur en total GEM). C’est également le cas des télécoms retailers (spécialistes vendeurs télécoms et opérateurs) qui concurrencent les GSS dans l’univers des télécoms : leurs parts de marché dépassent 50%.

À eux seuls, ces trois circuits réalisent 75% du chiffre d’affaires des EQM. Les 24% restants sont réalisés par les pure players, spécialistes IT photo, cuisinistes, GSB…

GfK a remarqué un autre phénomène : l’émergence du hard discount comme lieu d’achat des EQM. « Sur le marché des biens d’équipement de la maison, en 2023, on a constaté une véritable hybridation de l’offre », avec des distributeurs qui « renouvellent et diversifient leur offre » explique Magali Saint-Laurent, Marketing & Comms Director GfK. Sur certains équipements, comme les petits appareils audios par exemple, GfK évoque un taux de conversion important du hard discount.

Le poids des ventes online d’EQM se stabilise autour de 30%. Sur certaines catégories, il est plus important, comme l’informatique/bureautique (39%) et les télécoms (36%).

Stabilisation des ventes online

En 2023, les ventes online (hors marketplace) ont capté 6,1 milliards d’euros de dépenses. Elles se stabilisent autour de 30% du poids en valeur (sensiblement comme les années précédentes). Cette stabilisation est valable pour chaque univers des équipements de la maison, même si on peut noter une légère hausse sur l’EGP et le PEM, ainsi qu’un léger recul sur l’IT.

Outre les ventes online « traditionnelles », les experts de GfK pointent également les diverses formes sous lesquelles se développe l’e-commerce. Le social shopping s’installe, avec un vivier d’acheteurs d’EQM important, notamment sur les tranches d’âge les plus jeunes. Le direct-to-consumer progresse également, très fortement, avec 1,5 milliards d’acheteurs actifs en 2023, en hausse de 44%.

Quant aux marketplaces, elles représentent un peu plus d’un quart des dépenses en ligne des Français (27%), un chiffre en progression (CA en hausse de 19% sur les 14 catégories suivies par GfK).


En 2023, les poids des achats de produits en promotion a augmenté. En 2024, en réponse à l’inflation, les consommateurs vont être encore plus à la recherche des meilleurs prix.

Des perspectives encourageantes pour 2024

55% des consommateurs envisagent un achat d’EQM en 2024, un chiffre de bon augure, bien plus élevé que l’année dernière. En 2023, GfK a pu constater que les promotions avaient stimulé le marché. Or, c’est l’un des critères sur lesquels l’attention des consommateurs a le plus augmenté ; ils y seront encore plus attentifs en 2024. Ces derniers vont réserver leurs dépenses aux produits vendus en promotion et attendre les temps forts pour concrétiser leurs achats (soldes et Black Friday). Par ailleurs, selon les déclarations des consommateurs, un projet sur deux sera réalisé avec le soutien d’une solution de financement (crédit à la consommation, paiement différé, fractionné…). Selon les projections de GfK, en 2024, le marché des EQM devrait afficher un meilleur résultat, tout en restant en recul : -1% en valeur et -3% en volume. Le CA de l’EGP/photo devrait se maintenir, tandis que le CA des télécoms devrait reculer de 2% et celui de l’informatique/bureautique de 5%.


Selon les prévisions de GfK, en 2024, le marché des EQM ne renouera pas avec la croissance, mais il devrait enregistrer de meilleurs résultats qu’en 2023.

Quelques tendances marché à suivre

Les experts de GfK ont mis en évidence quelques tendances qui ont eu un impact sur le marché et doivent être suivies de près en 2024.
– Les spécifications techniques premium boostent les marchés et contribuent à créer de la valeur, à condition de répondre à des attentes des consommateurs (comme la taille d’écran et la qualité d’image sur les TV, la mémoire vive pour les PC portables, l’émergence des smartphones pliables ou la performance des barres de son avec enceintes arrière…).
– Les critères d’efficacité énergétique et de réparabilité progressent dans les décisions d’achat des consommateurs. L’étiquette énergie est de plus en plus citée. Quant à l’indice de réparabilité, son impact dans le choix des produits progresse – et pas seulement pour l’électroménager.
– La réparation, désormais envisagée par 45% des consommateurs, est le signe d’une véritable évolution des usages.
– Enfin, le marché de la seconde main est en croissance, qu’il s’agisse d’achats d’occasion ou de produits reconditionnés (en très forte progression dans le domaine des smartphones, notamment).

Les indicateurs sociaux à compter du 1er Janvier 2024

SMIC

2024 2023
Horaire : 11,88 € 11,65 €
Mensuel : 1 802 € 1 767 €

Plafond sécurité sociale

2024 2023
Mensuel brut : 3 864 € 3 666 €
Annuel brut : 46 368 € 43 992 €

Salaires minima conventionnels

La grille des minima conventionnels du 12.09.2024 est applicable depuis le 1er septembre 2024 (grille disponible dans l’espace adhérent).

Niveau I échelon 1 : 1773,41€,  niveau I échelon 2 : 1777,49 €…

Le SMIC de 1801.80 au 1er novembre 2024 doit s’appliquer aux 3 échelons du niveau I.

Pour rappel, les salaires minima servent aussi de base au calcul de la prime d’ancienneté.

 

Minimum garanti (MG) au 1er novembre 2024 : 4,22 € (contre 4,15 € au 01.01.24)

Les indicateurs INSEE

En savoir plus : insee.fr

Croissance économique
PIB +0,4% au 3eme trimestre 2024
Inflation
+1,2 % sur un an (octobre 2024)
Consommation des ménages en biens
+ 0,4% en mars 2024
Indice des prix à la consommation (ensemble)
119,56 en septembre 2024 (hors tabac)
Indice de référence des loyers commerciaux
136,72 au 2eme trimestre 2024 (+3.73% annuel)
Indice de référence du coût de la
construction (ICC)
2227 au 1er trimestre 2024 (+7.22% annuel)

Ressources internet